LA PéDAGOGIE DE LA FORMATION à DISTANCE

Si la littérature sur les réunions ou sur l’aspect numérique des formations à distance n’est pas ce qui manque, il faut avouer que nous ne sommes pas encore prêts pour ce type d’enseignement et de formation.
Nous vous proposons de plonger en douceur dans cette réflexion pédagogique en découvrant les premières clés.

Les trois scénarios

Quelle est votre situation d’enseignement ou de formation ? Quel est votre choix ?

Blended Learning

Utilisation de plusieurs méthodes d’apprentissage, tant à distance qu’en présentiel, et les mixer pour former les apprenants.

Formation synchrone

Echanger avec les autres apprenants ou avec les tuteurs s’effectue en temps réel, par chat, par web-conférence ou par visioconférence. Les formations synchrones permettent également de partager des applications et d’interagir sur celles-ci au moment où le tuteur leur donne la main sur le document partagé.

Formation asynchrone

Echanger avec les autres apprenants ou avec les tuteurs s’effectue via des modes de communication ne nécessitant pas de connexion simultanée. Il peut s’agir de forums de discussion ou bien encore de l’échange de mails.

TROIS POSSIBILITéS

Première possibilité : un mode conférence avec ses pauses actives

Le principe le plus aisé est sans doute de poursuivre le mode conférence mais en organisant des mini-activités qui permettront aux participants de vérifier leur compréhension, de se concentrer, d’interagir avec les autres. A cette fin, nous proposons d’utiliser le jeu-cadre: « Interlude intelligences multiples »

L’idée est simple : après chaque partie de leçon, l’enseignant propose aux élèves, individuellement ou en sous-groupe, de réaliser une production utilisant majoritairement l’une des 8 intelligences.
  • Linguistique : écrire un résumé ou réécrire le cours avec son propre langage.
  • Logico-mathématique : identifier les idées les plus importantes.
  • Intrapersonnelle : trouver un intérêt, une utilisation personnelle de la matière.
  • Interpersonnelle : discuter avec un autre élève de la matière (questions/réponses/incompréhensions).
  • Visuo-spatiale : réaliser un schéma de synthèse.
  • Kinesthésique : mimer le cours.
  • Musicale : rechercher une chanson avec le thème ou mettre le contenu en chanson.
  • Naturaliste : réaliser un tableau permettant de classer les informations ou établir un rapport avec la nature.

Deuxième possibilité :  favoriser la collaboration

Dans le cadre d’une formation classique, le travail collaboratif est une activité classique. Il permet de récolter l’avis de chacun, de favoriser la créativité, de créer une dynamique positive et de résoudre une tâche complexe plus aisément.

Afin de pouvoir transposer cette technique d’animation à distance, il est nécessaire d’avoir l’environnement numérique adéquat à savoir :

  • un logiciel de visio-conférence permettant de mettre les participants au sein de sous-groupe.
  • une application ou une plate-forme donnant la possibilité de travailler ensemble sur un document.

Au niveau de l’animation, il y a deux types d’activités possibles : le travail de groupe qui est le plus facile à mettre en classe et le jeu-cadre, plus complexe mais plus intéressant pédagogiquement.

Travail de groupes

  • tâche commune pour tous les groupes mais avec des choix à faire.
  • le professeur passe de salle en salle. Vérifie les choix, les rôles, les difficultés et l’état d’avancement.  S’assure de la bonne gestion du temps.
  • Débriefing en grand groupe.

Jeux-cadres

  • Mettre à disposition des élèves une liste avec les groupes.
  • Mini-difficulté : on passe d’une structure individuelle/ grand groupe à des salons et inversément.
  • Utilisation d’un tableau blanc, d’un document partagé, d’un wiki, d’un Trello.
  • Utiliser un Timer

La mise en place d’un dispositif de travail en sous-groupes peut être facilitée ou non par les applications que vous pourriez utiliser. Définissons trois niveaux de confort numérique : de satisfaisant à très bien.

  • Satisfisant :
    • Google drive avec les applications et le google Meet et un Jistsi par exemple.
  • Bien :
    • + accès à une application de visio qui autorise les salons.
  • Très bien :
    • Un Moodle
    • Utilisation du Drive :
      • Production en sous-groupe dans un fichier partagé
      • Tableau blanc et post-it (Jamboard)
      • Chat
      • synthèse du grand groupe
    • Utilisation Moodle :
      • Stockage de ressources
      • Wiki : réponse commune
      • Jitsy intégré : partage d’écran  Un Moodle

Troisième possibilité : mettre en place un dispositif de différenciation pédagogique

A distance, la différenciation pédagogique nécessite aussi des salons.  Il existe plusieurs types de salons :

  • plusieurs salons : un salon proposant une tâche différente. Le nom du salon portant le nom de cette dernière.
  • un seul participant : besoin unique – mésentente avec les autres – envie d’être seul.
  • deux participants : tutorat.
  • plus de deux participants : entraide en cas de difficultés ou travail collaboratif.
  • plusieurs participants et l’animateur : un groupe dont les besoins d’encadrement sont plus importants.

Afin d’avoir un dispositif efficace, plusieurs aspects sont à prendre en compte :

  • passage de l’animateur de salle en salle afin de prendre la température de chaque sous-groupe.
  • partage des productions via un drive ou un mail.
  • organiser un sondage pour poser un diagnostic en début de séquence.
  • favoriser la réflexivité via un questionnaire, sondage ou un débriefing.
  • construire un portfolio en ligne en organisant un espace de dépôt.